Le Petit Label a édité deux album du trio de chambre Normand.

Le premier, au titre énigmatique, ni franchement moderne ni vraiment classique, alternait de compositions originales et des reprises : en apparence un contraste se dessine, mais les cartes ne sont pas distribuées de façon si claire, il y a peut-être une entourloupe, un tour de passe-passe, une subtile maldonne. Car c’est peut-être dans le choix de ces quasi-standards inconnus que se sont glissés les atouts, notamment en mettant à l’honneur des titres de Mischa Mengelberg, dont la rigueur formelle empreinte de douce folie n’est pas sans rappeler une vague West Coast qui eût pour chef de file un certain Lennie Tristano.

Le second se distingue assez radicalement du premier opus. Toujours sans batterie, mais en version quartet avec le formidable tromboniste Fidel Fourneyron sur quelques morceaux, le répertoire qui nous est proposé est cette fois uniquement constitué de compositions, dont certaines déjà connues des admirateurs de Pierre Millet, et vraisemblablement d’improvisations. Volontairement ou non, c’est dans une tonalité plus grave, plus sérieuse, volontiers crépusculaire par moments que Play Station a gravé cette collection de magnifiques titres recueillis et posés, donnant l’impression que cet album se lit plus qu’il ne s’écoute, de préférence l’hiver au coin d’un feu crépitant.

Sous ce

Lire l’article de Musicologie